Je ne pense pas qu’il y avait une seule personne parmi les 40 candidats des 2 listes qui n’attendait ce jour de délivrance : certains m’ont même dit avant le démarrage de l’assemblée « il était temps que cela finisse, pour quelque résultat que ce soit ».
C’est un peu à l’image du Marathonien qui au bout des 40 kms de course n’aspire plus qu’à atteindre la ligne d’arrivée sans accorder plus d’importance au rang.
J’ai eu l’occasion de discuter avec les uns et les autres durant les dernières semaines et j’ai noté la pression qu’ils subissaient, chose que je n’avais pas noté lors de l’assemblée élective de 2009 ou de celle qui a précédé : et c’est là un gage de la réussite de l’assemblée élective d’hier.
Rien n’était décidé à l’avance. Les candidats étaient anxieux tant le degré d’incertitude était élevé. Il suffisait de pas grand-chose pour que la balance penche d’un côté ou de l’autre.
Sur le plan des programmes les 2 équipes se présentaient à chances égales étant donné que les engagements, d’une façon synthétique, reflètent pareillement une volonté de changement.
Sur le plan humain aussi les chances étaient équivalentes car les 2 équipes présentaient des individualités dignes de respect.
Tout théoriquement devait se jouer dans un mouchoir de poche !
Pourtant le verdict des urnes était inexorable : environ 60 % des votes pour les Bleus et 40% pour les Verts. La question légitime qui se pose alors est : Pourquoi cet écart important d’environ 20% des voix, ce qui représente quand même environ 70 Agences de voyages ?
Chronique des occasions ratées
A cette déroute il y a 2 raisons exogènes et d’autres endogènes.
Les raisons indépendantes de la volonté des Verts sont :
1/ L’image forte de 2 personnages de la liste Bleue, à savoir Tahar Saïhi et Med ali Toumi.
Le 1er du fait de son rôle historique et le 2ème à force de ténacité et d’implication, jouissent d’une image capable d’attirer beaucoup d’indécis qui finalement vont choisir essentiellement ces 2 personnes et par conséquent la liste qui va avec.
2/ La 2ème raison exogène est la Discipline affichée par l’équipe des Bleus qui s’en tiennent
à un ordre établi, reconnaissant à chacun sa mission et son rôle, même d’une façon implicite.
Les raisons de l’échec imputables aux Verts sont :
1/ Le manque de cohésion affichée par l’équipe des Verts qui compte beaucoup d’individualités qui semblent ne pas avoir accepté le principe de « Discipline de Groupe ».
Les contours des rôles étaient mal définis ; l’implication n’était pas optimale de la part de tous ; certains faisaient plus (ou moins) que d’autres. Il y avait un statu quo qui guidait l’action de cette équipe sans qu’aucune personnalité ne se soit imposée (ou n’a été imposée par le reste de l’équipe).
Dans toute liste électorale il y a toujours un chef de liste avec une image forte dans laquelle les électeurs se reconnaissent.
Un chef avec une équipe derrière (ou autour) inspire chez les votants Cohésion, Discipline et Organisation, et il suffit qu’ils partagent sa vision pour lui donner à lui et à son équipe leurs voix.
2/ La 2ème raison endogène est la représentativité des agences selon leurs spécialités au sein de cette équipe.
Il n’échappe à personne que les agences de voyages qui s’adonnent à la Billetterie, Omra et Out-going sont majoritaires dans le pays en comparaison avec les agences qui font essentiellement de l’Incoming et de l’Incentive.
Or dans l’équipe des Verts, la première catégorie (Billetterie….) ne présente pas de profil dans lequel se reconnaîtrait un grand nombre d’agents de voyages de cette spécialité.
C’est le maillon faible.
3/ La troisième raison à ce vote-sanction est l’ombre qu’on devine derrière cette liste Verte des aigris et des rejetés du bureau sortant.
4/ Un autre facteur à évoquer est le fait de ne pas avoir accentué avec plus de conviction (pendant la campagne et aussi lors de la présentation orale de 15 minutes du programme) certains arguments forts du programme Vert. Ce programme a annoncé d’une façon timide, même furtive, cet argument massue qui fait actuellement partie des revendications de tout un peuple vis-à-vis du pouvoir politique central : « la limitation du nombre de mandats à 2 ».
Cet argument est la meilleure illustration du vent de Démocratie qui souffle sur la Tunisie et sur la Ftav.
Cet engagement martelé et reformulé aurait pu décider certains indécis étant donné que cela rejoint leur aspiration profonde consciente et inconsciente.
Ceux qui aspirent à faire partie un jour du CA de la Ftav y auraient vu leur chance préservée d’y accéder dans au maximum 4 ans (au bout de 2 mandats).
5/ Je ne pourrai pas clore cette énumération de facteurs sans évoquer la possibilité qu’aurait pu avoir cette liste Verte de voir au moins une frange de ses représentants faire partie des 20 élus.
Cela aurait demandé une dose de sacrifice de la part des co-listiers qui auraient accepté de s’effacer pour donner plus de chances à leur programme (et leur vision) de passer à travers certains de leurs camarades.
Il s’agit encore d’une autre manifestation de « la discipline de groupe ».
Il faut dire que certaines personnalités Vertes auraient pu facilement trouver leurs marques dans le nouveau CA de la Ftav.
La consécration du vote par liste et non pas uninominal (objet du vote de l’AGE et de l’utilisation des fameux cartons Jaunes pour le « oui » et Rouges pour le « non ») appuyé pareillement par les 2 listes, n’a laissé aucune chance à une partie des Verts de faire partie des 20 membres du CA.
Finalement le carton Rouge aurait pu sauver certains Verts.
Quoiqu’il en soit nous retiendrons de ces élections 2011 :
- La victoire des Bleus ;
- L’émergence d’un relent démocratique ;
- Une mobilisation record des agences de voyages ;
- L’utilisation massive des outils de Marketing et de Relations publiques ;
- Certains coups bas et beaucoup de Fair-play.
Le Roi n’est pas mort, vive le Roi
S’il y a un adjectif que je collerai volontiers au nom de Tahar Saïhi, c’est le Phénix (qui est dans la mythologie égyptienne cet oiseau qui renaît de ses cendres).
Qui aurait pu miser sur Tahar Saïhi il y a 2 ou 3 mois ?
Il était donné pour mort (sur le plan associatif) et enterré par son ancien Bureau qui, dans sa diversité et avec des calculs différents, a fait front pour l’abattre.
Abattu par cette attitude ingrate et malhonnête, seul (ou pratiquement seul) il s’était résigné
à démissionner.
Le camp de ses détracteurs où il y avait des personnages peu recommandables semblait avoir pris le dessus.
Tahar Saïhi a été inspiré en convoquant pratiquement dans l’urgence l’AGO du 26 Avril avec pour principal objectif de mettre à nu les manigances et de quitter la scène.
Mais les voies du seigneur sont impénétrables et un courant de sympathie et des aides insoupçonnées se sont manifestées au courant de cette assemblée pour le disculper des fautes qui lui sont reprochées et jeter l’opprobre sur les personnes à l’origine de manigances.
Parti pour être enterré, finalement Tahar Saïhi a enterré son ancien Bureau.
Et le plus fort dans tout cela c’est qu’il incarne actuellement, et de fait :
- La continuité dans le changement ;
- L’élément Confiance qu’ont besoin de ressentir les agences de voyages dans cette période de chute des ressources et d’incertitude face au lendemain ;
- Et notre conviction qu’il a les mains propres.
Je lui souhaite (et j’attends) de lui et de son Bureau beaucoup de succès au service de la corporation.
Et maintenant, que vais-je faire…….
……de tout ce temps que sera ma vie ? (Charles Aznavour).
Chers confrères, ce Billet N°4 clôture cette petite série de Billets qui a vu le jour pour MOBILISER toute notre corporation et les sensibiliser sur l’importance du rendez-vous du 18 Juin (rappelez-vous le titre du Billet N°1 qui était « l’appel du 18 Juin »).
Maintenant ces Billets vont être rangés dans les tiroirs.
Devant les marques de sympathie et d’encouragement manifestés par des confrères qui ont vu dans ces Billets un engagement pour le bien de la corporation, le Billet N°5 sera prêt à sortir à tout moment, si l’actualité le nécessitait.
Démocratiquement votre,
Le 19Juin 2011
Faouzi Mejdoub
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