Pages

24.6.11

Billet N°5 : Légitimité historique Vs légitimité révolutionnaire



Il y a moins d’une semaine j’annonçais la mise dans les tiroirs de la série des Billets avec la possibilité de les voir réapparaître au cas où l’actualité l’exigerait : et c’est justement le cas.
Décidément la Ftav n’est pas sortie de la tourmente. De fait la Ftav est actuellement au cœur du cyclone qui risque de déraciner et de projeter vers l’inconnu la locataire de la rue de la monnaie.
La cohésion affichée par les Bleus par rapport aux Verts n’a pas résisté à la première épreuve, celle de la présidence.
Dans ce contexte quelques questions doivent être posées :
  • Cette situation était-elle prévisible ?
  • Qui peut prétendre à la présidence ?
  • Le carton rouge aurait-il pu être la solution ?
  • Et si on faisait un retour en arrière au 17 Juin ?

Cette situation était-elle prévisible ?

La fonction de président de la Ftav est à l’image de toutes les institutions présidentielles existant actuellement encore dans le pays, marquée par l’empreinte d’omnipotence.
Les postes de président dans toutes les institutions tunisiennes héritées de l’ancien régime, qu’elles soient politiques, économiques ou associatives obéissent au même schéma sinon de pouvoir absolu, du moins de pouvoirs très étendus.
C’est tentant pour ceux qui n’y ont pas goûté et c’est aliénant pour ceux qui y ont touché.
Deux hypothèses sont envisageables pour expliquer le scénario qui vient de se produire :
  • le sujet de la présidence n’a pas été abordé durant la campagne, et si c’est le cas, c’est impardonnable.
  • La 2ème hypothèse est la possibilité qu’il y ait eu un accord sur la présidence du CA mais l’une des deux parties pourrait ne pas avoir respecté les consignes.
La crise devait surgir immanquablement, et on était quelques uns à en avoir évoqué l’hypothèse, mais la rapidité avec laquelle elle est survenue a pris de court tous les pronostics.
Cette situation nous rappelle la dure réalité parfaitement illustrée par ce proverbe africain :
« On ne met pas 2 crocodiles mâles dans le même marigot ».

Qui peut prétendre à la présidence ?

Déjà un certain nombre de rumeurs courait pendant la campagne sur le rôle que pourrait jouer Tahar Saïhi au sein de ce jeune bureau.
D’après ce scénario Tahar Saïhi aurait été président pendant un laps de temps défini, inférieur à la durée du mandat, juste le temps qu’il faut pour « coacher » la nouvelle équipe et lui transmettre avec tout le recul nécessaire les différents dossiers en cours de traitement.
Cette solution semblait la plus raisonnable permettant par la même occasion une sortie honorable pour Tahar Saïhi et un passage de flambeau qui présente toutes les garanties de succès pour les actions futures de la Ftav.
Ajoutez à cela, et c’est la partie la plus importante de ce Deal, la sauvegarde des intérêts de toute la corporation dans les différents dossiers en cours de traitement et les différentes revendications à ce jour insatisfaites.
Ainsi il y aurait eu un relais à la présidence qui aurait à la limite satisfait tout le monde et qui aurait surtout évité la paralysie de notre fédération.
Cette paralysie peut survenir de 2 manières :
  • La paralysie institutionnelle au cas où le bureau n’aurait pas été homogène avec une division de ses membres pour l’un ou l’autre des 2 candidats à la présidence : ce qui n’est apparemment pas le cas puisque aucun autre membre n’a démissionné à la suite de Tahar Saïhi.
  • La paralysie fonctionnelle est celle qui survient quand une jeune équipe prend les commandes sans être outillée pour cette tâche qui nécessite :
          1/ Une parfaite maîtrise des dossiers en cours (avec tout ce que cela suppose comme connaissance des différentes étapes des négociations, des personnes en charge de ces négociations chez le vis-à-vis, des changements de positions opérés des 2 côtés, des processus ayant abouti à des compromis s’il y en a eu, des concessions faites de part et d’autre et du prix payé…..
          2/ Une expérience certaine dans la gestion d’une entité qui représente 612 PME : la bonne volonté et l’esprit de challenge ne suffisent pas pour cela.
Et ce n’est certainement pas le recrutement de quelques techniciens et conseillers qui pourrait pallier cette lacune.
Le technicien restera toujours confiné dans son rôle restreint ; la décision en dernier ressort revient au candidat élu, le titulaire du poste. Devant la panoplie de choix qui sont proposés il faut trancher en utilisant son Background de gestionnaire, son expérience du monde des affaires à grande échelle, sa formation propre, son image, sa réputation et son charisme au sein de la profession.
Le titulaire de ce poste doit être « prêt à l’emploi » ou pour reprendre cette image d’instantanéité empruntée au monde de l’Informatique : il doit être « Plug and Play ».
C’est dire combien ce partage de la présidence entre les 2 têtes de liste, qui aurait vu se succéder Tahar Saïhi suivi par Med ali Toumi, aurait été positif pour le poste et bénéfique pour la corporation.             

Le carton rouge aurait-il pu être la solution ?

Oui et mille fois oui ! Je l’ai dit dans le Billet N°4 dans lequel j’ai choisi des personnes dans la liste Bleue et d’autres dans la liste Verte pour figurer au sein du Bureau et avoir ainsi une équipe équilibrée et réellement représentative de toutes les spécialisations.
J’ai encore manifesté cette tendance le jour de l’Assemblée Générale lors du vote concernant l’amendement de l’article relatif au mode de scrutin : Scrutin par liste (carton jaune) ou Scrutin Uninominal (carton rouge).
D’après les personnes à la tribune chargées du décompte il n’y avait que 2 personnes qui avaient brandi le Bulletin rouge : je représentais 50% de ces personnes.
La connivence sur ce sujet entre les 2 listes était telle qu’elles n’ont pas pris la peine de bien expliquer la signification de ce vote et sa portée, et n’ont même pas prévu de donner à ceux qui le souhaitait la possibilité d’émettre leur avis pour éclairer le public sur ce sujet.
Pour la petite histoire, sachez chers confrères qu’un agent de voyages de mes connaissances m’avait dit en fin de journée du 18 Juin « Je ne voulais pas choisir soit l’une ou l’autre liste en bloc ». Je lui avais alors demandé pourquoi il n’avait pas levé le carton rouge pour pouvoir choisir des personnes et non pas des listes ; ce à quoi il a répondu qu’il n’avait pas très bien compris de quoi il s’agissait et qu’il avait levé le carton jaune car 369 agences sur 371 avaient levé le carton jaune, alors il a suivi.
Ajoutez à cela le fait que si on avait voté nominativement pour les personnes extirpées à partir des listes, on aurait peut être pu éviter le problème de la Présidence, en partant du principe que celui qui avait le plus de voix avait plus de légitimité pour cette tâche.

Et si on faisait un retour en arrière au 17 Juin ?

La question à se poser maintenant est : Est-ce que cette paralysie fonctionnelle est irrémédiable ?    
La réponse est certainement NON !
Mais à quel prix ? Au prix de combien d’errements ?  D’occasions que nous allons rater ? D’acquis que nous allons égarer ?

Certainement un grand nombre d’agents de voyages parmi les 220 qui ont voté pour la liste Bleue l’ont fait parce qu’il y avait une complémentarité entre les 2 personnages clés de cette liste. Chaque votant parmi ces 220 a du imaginer « son » scénario idéal qui aurait allié l’expérience et la garantie de continuité présentées par l’un, à la volonté de changement et l’instauration de nouvelles règles de fonctionnement affichées par l’autre, et avec au bout une transition Soft.

A quoi est réduite la corporation aujourd’hui ? A l’incertitude et à l’inconnu !  

Les conditions objectives qui ont conduit un grand nombre parmi ces 220 Agences à choisir la liste Bleue n’existant plus, on peut légitimement penser qu’un certain nombre parmi ces agences auraient choisi la liste Verte s’il n’y avait pas cette complémentarité affichée entre Tahar Saïhi et Med ali Toumi qui présentent tous les 2 l’atout fort de cette liste Bleue.
Cette complémentarité était une condition Sine Qua Non d’un nombre important de votants pour la liste Bleue.
Force est de constater que ces électeurs ont été induits en erreur, volontairement ou involontairement.
  • Est-ce que les 2 personnes dont il s’agit ici ont vraiment tout essayé pour régler leur différend ?
  • Est-ce qu’on a pensé à ces pauvres électeurs qui se sont faits piéger ?
  • Pourquoi toute cette hâte pour accepter la démission, répartir les tâches et créer une situation de « fait accompli » ?
  • Pourquoi ne pas avoir fait appel à une tierce personne (je cite à titre d’exemple Mr Adel Boussarsar, en sa qualité de Past-president, ou toute autre personnalité charismatique ou groupe de personnes crédibles) pour engager un dialogue et aboutir à un accord qui préserve les intérêts des 612 agences de voyages ?
  • Pourquoi y a-t-il eu plus de hâte à répartir les tâches au sein du Bureau qu’à mettre au courant les adhérents ?

Chers confrères, ne vous méprenez pas, ce ne sont pas des questions que je pose, mais ce sont des REPROCHES !
Reproches adressés aux 20 élus solidairement qui, sans distinction, étaient apparemment tous pressés.
N.B : Pour mémoire, il y a 4 ou 5ans un problème avait surgi entre Tahar Saïhi et l’un de ses vice-présidents : Feu Tahar Mallouche (en tant que Past-President) a été sollicité pour arrondir les angles, et le problème a été résolu et la cohésion préservée.




Chers confrères nous allons essayer de reconsidérer la chose, dans les prochains jours, en terme légal et en terme d’intermédiation, pour être sûr que l’intérêt des 612 agences de voyages sera préservé !
Je compte sur votre mobilisation (par écrit) pour manifester votre inquiétude et réclamer des garanties pour votre avenir professionnel.

Ce que je vous demande c’est de me faire parvenir par E-mail votre encouragement pour continuer à réclamer ces garanties et exercer notre droit légitime de contrôle du fonctionnement de la Ftav et de son incidence sur notre Profession et notre Avenir.

Une simple phrase du genre « j’ai confiance en votre analyse » avec la mention de votre nom suffirait pour m’indiquer que je suis sur la bonne voie pour vous tenir informés et pour la défense de nos intérêts communs.
Démocratiquement votre
Le 24/06/2011
Faouzi Mejdoub

             

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.